Berthe Morisot, peintre oubliée de l'impressionnisme

Berthe Morisot - Autoportrait (1885)
"Mon ambition est de saisir une touche d'éphémère."
— Berthe Morisot

Berthe Morisot vers 1877
"Berthe Marie Pauline Morisot, née le 14 janvier 1841 à Bourges et morte le 2 mars 1895 à Paris 16e, est une artiste peintre française, membre fondateur et doyenne du mouvement d'avant-garde que fut l'Impressionnisme.
Elle est, dans le groupe impressionniste, respectée par ses camarades et admirée. À sa table, se réunissent son beau-frère Édouard Manet qui est le plus mondain, Edgar Degas, le plus ombrageux, Pierre-Auguste Renoir, le plus sociable, et Claude Monet le plus indépendant du groupe. Stéphane Mallarmé l'introduit auprès de ses amis écrivains.
(...)
Berthe Morisot était une « rebelle ». Tournant le dos très jeune à l'enseignement académique du peintre lyonnais Chocarne, elle a fondé avec Claude Monet, Auguste Renoir, Alfred Sisley, Camille Pissarro, Edgar Degas le groupe d'avant-garde les « Artistes Anonymes Associés », qui allait devenir la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs regroupant des impressionnistes. Sa volonté de rupture avec les traditions, la transcendance de ses modèle et son talent ont fait d'elle « la grande dame de la peinture » selon Anne Higonnet."

Manet - Berthe Morisot au bouquet de violettes, 1872

Manet - Berthe Morisot en chapeau de deuil à long voile, 1874
Paul Valéry décrira le portrait de Berthe Morisot en deuil par Manet en 1926, dans une préface à un catalogue d’exposition intitulée "Tante Berthe":
« La toute-puissance de ces noirs, la froideur simple du fond, les clartés pâles ou rosées de la chair, la bizarre silhouette du chapeau qui fut “à la dernière mode” et “jeune” ; le désordre des mèches, des brides, du ruban, qui encombrent les abords du visage ; ce visage aux grands yeux, dont la fixité vague est d’une distraction profonde, et offre, en quelque sorte, une présence d’absence, tout ceci se concerte et m’impose une sensation singulière de Poésie ».
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"La singularité de Berthe Morisot fut de vivre sa peinture et de peindre sa vie, comme si ce lui fût une fonction naturelle et nécessaire, liée à son régime vital, que cet échange d’observation contre action, de volonté créatrice contre lumière. Elle prenait, laissait, reprenait le pinceau, comme nous prend, s’efface et nous revient une pensée.
C'est là ce qui confère à ses ouvrages le charme très particulier d'une étroite, presque indissoluble relation entre un idéal d'artiste et l'intimité d'une existence. Je suis tenté de dire que l’ensemble de son œuvre fait songer à ce que serait le journal d’une femme dont les moyens d’expression seraient la couleur et le dessin."
— Paul Valéry ; Berthe Morisot

Berthe Morisot - Edma Morisot lisant (1867)
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Berthe Morisot, Jeune femme se poudrant (1877)
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Berthe Morisot - Femme à sa toilette (1877)
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Berthe Morisot - Cache-cache (1873)
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Berthe Morisot - Le miroir psyché (1876)
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Berthe Morisot - Femme en noir or Avant le théâtre (1875)
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Berthe Morisot - Jeune Femme en gris etendue (1879)